Pélerinage à la SHPF ?

Publié le 15 Mai 2014

Samedi prochain, le Groupe de Recherche en Histoire des Protestantismes (GRHP) se réunit sur le thème "Restes et reliques dans le monde réformé (XVIe – XXe siècles)". Afin d'illustrer un reportage qui va être fait sur cette journée d'étude, Présence Protestante nous a contacté pour pouvoir filmer des "reliques"...

Bon, après recherches, il n'y a pas de reliques en tant que tel à la SHPF : il ne faudrait pas non plus se tromper de pratiques... Mais nous avons des restes matériels laissés par des personnalités inscrits dans l'histoire et la mémoire protestantes.

Comme bibliothèque, nous avons bien sûr des témoignages précieux d'appartenance à travers tous les ex-libris portés par les pages de titre, les reliures armoriées, mais après avoir creusé au tréfonds d'endroits encore non explorés par notre "jeune" équipe, nous avons trouvé des éléments qui peuvent illustrer non pas le culte des reliques, mais plutôt le "culte" de la mémoire protestante.

Un premier type de manifestation peut être trouvé dans la conservation d'"objets ayant appartenu à..." :

  • Couverts en argent réservés au pasteur Paul Rabaut lorsqu'il déjeunait chez son ami le pasteur Pierre Saussine
© SHPF, Paris

© SHPF, Paris

  • une montre du pasteur Evan Jones (1839-1910), ayant exercé à Pont-l'Abbé (voir la fin de cet article)
© SHPF, Paris

© SHPF, Paris

  • ou encore un nécessaire à communion portatif ayant appartenu à Pierre Dieterlen (1855 - 1910), pasteur a Valentigney (Doubs).

© SHPF, Paris

© SHPF, Paris

Mais, nous avons aussi des éléments qui se rapprochent nettement plus de la version catholique des reliques : sans le côté sacré ou cultuel, mais très près du corps !

Du tissus aux restes humains (déjà abordé ici) :

  • des boucles de souliers ayant appartenu au pasteur Daniel Arnaud, pendu en 1689 à La Motte-Chalançon pour avoir présidé une assemblée au Désert
© SHPF, Paris

© SHPF, Paris

  • Puis une mèche de cheveux de La Fayette - oui, oui, le "vrai"! - pour son rôle joué dans l'Edit de tolérance de 1787, dans un contenant s'apparentant beaucoup à un reliquaire "traditionnel"
© SHPF, Paris

© SHPF, Paris

  • et enfin, quasi contemporain, la même catégorie de support mémoriel pour le pasteur Oberlin.
© SHPF, Paris

© SHPF, Paris

Ces différents "objets" sont considérés comme précieux : ils sont au coffre.

Ils ne sont pas exposés : pas d'ostentation... encore moins de procession, bien sûr.

Quand on regarde leurs conditions d'emballage, on ne peut pas dire qu'ils ont été considérés comme étant porteur d'une sorte de sacralité : leur lot est plutôt du côté de l'enveloppe de correspondance, l'enveloppe en kraft matelassé, ou encore la boîte à chaussure...

Ils n'ont pas non plus fait l'objet d'une transmission de connaissance entre l'équipe précédente et celle d'aujourd'hui : c'est au cours de cette recherche qu'ils ont été "redécouverts"... et qu'on vous les propose aujourd'hui !

Rédigé par BPF

Publié dans #Insolite

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